Comme je vous l’exposais dans un précédent billet, outre mes lectures futiles destinées à évacuer toute réflexion permettant ainsi de couper du stress quotidien, j’ai aussi l’occasion de travailler à la compréhension des problèmes économiques européens à travers la lecture du dernier ouvrage de Michel AGLIETTA. Et là, branle-bas de combat j’ai l’impression de revenir sur les bancs de la fac… belle (ré) immersion dans les fondamentaux de l’économie !
Reprendre les bases du système ayant conduit à la crise actuelle
Si certains d’entre vous possèdent des notions d’économies et de mécanismes financiers et budgétaires et souhaitent surtout s’éclairer sur les problématiques actuelles de la zone euro, cet ouvrage est vraiment un bel exemple de mise à portée de tous de problématiques complexes.
A la lecture du travail de l’auteur, on comprend mieux les difficultés de la zone euro dont la politique monétaire ne reflète plus que des coopérations financières sans politique budgétaire unifiée et liée qui pourrait permettre la mise en œuvre d’orientations destinées à favoriser l’investissement productif. Le choix fait par les élites européennes de favoriser la finance au détriment de l’économie est un choix qui, à terme (et là je rejoints l’auteur qui ne reste pas uniquement sur des démonstrations économiques) fragilise un système sans base fondamentale solide ni vision de long terme. Les orientations d’une politique monétaire déconnectées de cohésion sociale et de solidarité qui sont les piliers d’une politique budgétaire ne peuvent être durables.
Poser les bonnes questions
Les options des Etats sont également clairement présentées et notamment le rôle de l’Allemagne dont l’éclairage sur la structuration de son système économique est très intéressant et permet bien de comprendre le positionnement actuel. Mais le système économique allemand est –il si exemplaire que l’on veut bien nous le faire croire ? Par ailleurs, LE problème du coût du travail est-il vraiment l’une des causes de la faiblesse du modèle économique français ? La « gouvernance actionnariale » de court terme permet de comprendre les choix réalisés par les entrepreneurs préférant cette option à celle de la gouvernance « partenariale », vision de long terme et durable.
De nouveaux modèles de développement seraient à amplifier, notamment celui-ci cité par l’auteur des Business Angels !
Quelles options pour une croissance soutenable à long terme ?
L’ouvrage éclaire, propose un nouveau mode de réflexion quant au devenir de notre modèle économique. Un nouveau type de contrat social serait donc à définir et la responsabilité sociale des entreprises, si elle est mise en exergue n’est pas l’élément exclusif de la gouvernance partenarial prônée par l’auteur. Les concepts sont engagés : les choix de société sont à faire, notamment pour rétablir l’inclusion sociale et lutter contre de coûteuses discriminations (dont celles à l’égard des femmes !). Le développement du concept d’économie circulaire permet de poser de nouveaux fondamentaux notamment ceux de biens publics globaux.
De nos choix de société dépendra le futur
Cependant, Michel AGLIETTA saura-t-il être compris (et surtout suivi) par nos dirigeants ? Question de volonté, d’union politique au niveau européen, mais plus encore de réel courage !
C’est une voie qui mérite d’être étudiée, on adhère ou pas mais le point de vue engage la discussion d’autant plus que la COP 21 à venir en constitue la parfaite et peut être la dernière occasion !
Bonne lecture !